8.5.06

PRA (1) - Premier contact très prometteur

Je me mets souvent la pression bêtement, en considérant qu'une sortie réussie est synonyme de poissons pris. Je lutte contre cette pensée en permanence, tant il est vrai que le plaisir de la pêche ne se limite pas aux prises (et relâchers!). Il y a peut-être là un atavisme de prédateur dont j'ai du mal à me défaire...

En tous cas, il n'y a aucune pression lorsque je découvre une nouvelle rivière ou un nouveau coin : la découverte à elle seule suffit à mon plaisir. Donc au programme de la journée, la découverte d'une petite rivière de l'Ain repérée depuis longtemps dans les "coins de pêche" de Pêche Mouche et dont Cédric m'avait rappelé l'existence lors de mon anniversaire. Au départ, je pensais n'y faire qu'une rapide reconnaissance avant d'aller pêcher avec Jean-Marc, mais le Suran que nous avions prévu de pêcher était en pleine crue dont nous sommes revenus sur la Petite dont les eaux étaient encore claires quand j'y étais. Coup de chance.

Nous nous garons au premier pont, JM voit tout de suite un gobage... un chevesne semble-t-il. Il descend prospecter le courant en aval (photo ci-dessous), alors que je descends juste sous le pont pour pêcher les ralentis (photo ci-contre). Un gobage discret, qui se répète deux ou trois fois. C'est une fin de courant, le poissons se déplace - ou bien il y en a deux. D'abord une montée courte (ou un ferrage trop tardif...). Et puis je prends ce poisson : une petite truite (15 cm), alors que je m'attendais à un nouveau chevesne (j'en avais pris un le matin juste au-dessus de la confluence, un petit gobeur discret là encore, qui n'était pas monté facilement). Mouche : sedge elk-cdc foncé. Une jolie fario à la robe claire. C'est con mais elle m'a fait plus plaisir que le cabot du matin. A croire que je deviens snob.

J'ai oublié de dire qu'il pleuvait régulièrement : averse, éclaircie, averse, pluie fine, averse, etc. Un bon temps pour la pêche, même si la température s'était bien rachaichie. Hier dimanche letemps semblait parfait : assez lourd avec quelques averses, j'avais bien regretté de ne pas pouvoir me libérer (barbecue avec les parents des copains d'Eléonore), mais la perspective d'une sortie le lendemain suffisait à calmer l'envie. Pourtant, malgré ce temps quasi idéal JM n'avait pas eu d'activité à Blyes. Peut-être parce que la BRA était en train de monter. En tous cas, nous avions eu une belle éclosion, d'insectes clairs, jaune-beige-raphia, aussi bien pour le corps que les ailes. Pour autant, pas d'activité en dehors de cette petite truite - car elle était seule en fait : une fois piquée les gobages ont cessé.

Et puis une plus grosse averse nous a amenés à trouver refuge dans une voiture. Accalmie, nous ressortons pour pêcher l'amont du pont. Et là de nouveau une longue longue averse. Je finis par être si trempé (il faut dire que c'était déjà bien mouillé!) que je retourne à la voiture pour retirer ma chemise et passer, torse nu, mon blouson que je n'avais pas encore mis. JM me rejoint quelques minutes plus tard : c'est devenu impêchable, et malgré les éclosions qui se poursuivent (que d'hirondelles au-dessus de la rivière!) on ne voit toujours pas d'activité. Quitte à ne pas pêcher, nous décidons de remonter la rivière en voiture pour poursuivre la découverte.

Au pont suivant, c'est un petit paradis : un magnifique courant dans un petit virage en aval, et surtout en amont... un gobage ! Puis deux ! Puis trois ! Je sors vite ma canne de la voiture, alors que JM bon camarade reste en arrière "pour me voir la prendre" dit-il :-). Finalement il me rejoindra quelques minutes plus tard et nous pêcherons les gobages en alternance. Très sympa de pratiquer comme ça, et puis ça permet de bien observer comment pêche l'autre.

Est-ce de me savoir observé ? L'impatience de profiter de ces gobages ? En tous cas je lance assez mal, pas bien précis, des lancers souvent plaqués. En tous cas les truites apprécient ma mouche, une cervilièvre originale d'Olivier Balme sur h16 qui est vraiment bien dans les tons : j'ai plusieurs montées, mais pas moyen de piquer le poisson. Sauf une fois, mais elle se dépique tout de suite. C'est déjà ça.

Un mot sur les montées-refus : je crois sur le coup à des refus mais JM me dit que je ferre trop tard, m'explique que les truites de torrents sont très promptes à recracher. Je fais un gros effort pour bien ramener la soie à mesure que la mouche dérive, je ferre plus vite - rien n'y fait. Plusieurs fois, JM croit que j'ai cassé, car je ferre de plus en plus violemment!

Les poissons ne montent plus : ils ont dû se lasser de monter pour rien :-) Et la pluie se remet à tomber. Alors nous décidons d'aller visiter un peu plus haut : il y a de jolis courants. Je demande à JM de m'expliquer comment il pêcherait ce secteur-là, et il passe quelques minutes à me dire comment il procèderait en l'absence de gobages, car cette rivière correspond bien aux torrents de Corrèze qu'il pratique régulièrement.

Petite leçon : remonter la berge à gauche pour pouvoir fouetter à l'aise. D'abord poser sa mouche là où on va avancer, pour s'assurer qu'on ne risque pas de marcher sur une truite ;-) puis poser d'abord devant les cailloux et autour. JM me dit quque lorsqu'un rocher est à 1 m de la berge, si la truite est sur le côté elle sera plutôt du côté du centre de la rivière que côté berge. Il me semblait avoir lu le contraire, mais maintenant ce sont les conseils de JM que je vais suivre.

Allez, pour finir une photo de cette petite rivière (ici à son embouchure) dont je tais le nom , contrairement à mes habitudes, car elle n'est vraiment pas large et son cours vraiment réduit : inenvisageable de pêcher nombreux là-bas. PM avait bien fait d'en parler...

Je l'appellerai donc la PRA, pour "Petite rivière de l'Ain"