6.8.07

Pêche au coup avec Eléonore

Retour de vacances après trois semaines d'abstinence en Normandie. J'étais impatient de retourner fouetter, mais quand j'ai annoncé mon projet, le visage d'Eléonore s'est assombri. Je lui avais promis, dit-elle (rappelle-t-elle ?), de l'emmener pêcher.

"Je vais partir toute l'après-midi ma grande, tu vas t'ennuyer. Je te promets que je t'emmènerai à l'automne pêcher dans un étang".

"A l'automne ?" Là, elle s'est presque mise à pleurer. "Mais tu avais dit Cet été"

Ah mince, j'ai beau ne pas me souvenir du tout de cette promesse (mauvais père !), il faut la tenir. Où l'emmener ? Peut-être vers Pont d'Ain. Ca fait loin tout de même, pour un résultat aléatoire. Déjà que la pêche est aléatoire dans les endroits que je pratique à la mouche, ça sera encore plus hasardeux au coup.

Nh pbhc ? Bhv, vy rfg rapber gebc gôg cbhe yn zbhpur cbhe Ryébaber. Znyteé frf cerfdhr qvk naf, ryyr znadhr rapber ha crh qr pbbeqvangvba. Nyvpr fren crhg-êger cyhf ceépbpr. Qr cyhf, cbhe dhr prggr npgvivgé yhv cynvfr, vy ar snhg cnf dh'ryyr fr ergebhir ra fvghngvba q'épurp. P'rfg fnaf qbhgr cebcer nhk rasnagf, znvf rapber cyhf cbhe Ryébaber : yr qépbhentrzrag neevir ivgr.

Sur la suggestion de Fabienne, je me décide finalement pour le Canal de Miribel et son petit bras. J'y ai déjà emmené Eléonore lors d'un premier essai catastrophique - à l'époque probablement où j'y débutais à la mouche.

Nous débarquons donc vers 17h. Deux groupes de baigneurs mais pas d'autres pêcheurs, ouf ! Je suis toutefois assez pessimiste en voyant la couleur de l'eau : gris clair. Dans mon esprit, ça sent la neige fondue et les poissons peu actifs. Bon, on va tout de même essayer.

En début d'après-midi, j'avais monté quelques "astics formule JC" (enroulement de latex de préservatif tourné). J'ai aussi pris le reste d'amorce 515 d'une précédente sortie. La chance commence à nous sourire : les ablettes sont au rendez-vous de cette amorce miraculeuse, mais elles semblent minuscules en surface. Oui, pour moi c'est miraculeux: lorsque j'étais gamin et que je pêchais au coup dans la Petite Morte qui passe à Vellemoz, je n'amorçais jamais.

J'ai laissé le matos mouche dans la voiture, ne prenant que mon gilet : je me consacre à ma fille, qui est bien mignonne avec ma casquette à rabat anti-soleil. Elle rayonne car : au bout de quelques minutes, ça commence à mordre :-))) Je la félicite à chaque poisson. A sa troisième ablette, elle est déjà persuadée qu'elle est une grande pêcheuse. Il faut dire qu'elle a eu une bonne idée : régulièrement, je "masse" l'astic avec un peu d'amorce, ce qui attire les ablettes.

De temps en temps elle me laisse sa canne et je retrouve le plaisir enfantin de guetter les mouvements du bouchon afin de ferrer au bon moment - et d'avoir un petit poisson au bout de la ligne :-) Avant d'être un moucheur, je suis bien un pêcheur: un preneur de poissons.

Eléonore aussi profite de ce plaisir, goûtant également la joie de prendre un poisson plus gros : ce sera un chevesne d'une bonne dizaine de centimètres, le double des ablettes, donc. Moi aussi je toucherai du "gros" : à un moment, je crois être pris dans un rocher : pas moyen de remonter la ligne. Je m'apprête à casser lorsque je sens des coups de tête - c'est donc un poisson. Une bonne bagôrre démarre. Pas facile de gérer une canne de 2 m sans moulinet ! Pourtant, je réussis à manoeuvrer le poisson qui se rapproche de la surface. Voulant m'aider, Eléonore tire avec moi sur la canne. Je la laisse faire pour qu'elle sente les coups de tête du poisson. Mais ryyr gver gebc le fil casse. Rivqrzzrag wr ar yhv qvf cnf dhr p'égnvg qr fn snhgr. "Ce poisson était trop fort pour la ligne, c'est tout". Bien sûr, je regrette tout de même pendant quelques minutes de n'avoir pas même pu le ramener en surface pour voir de quoi il s'agissait. Chevesne, barbeau ou quoi ?

Partis pour deux heures, nous y resterons finalement trois : la pêche marche bien et nous finissons par ne plus être au soleil: le bonheur après avoir cuit. Eléonore a relâché fièrement tous ses poissons, même ceux que je lui ai décrochés. Une quinzaine au total. N'empêche, elle en aurait bien ramené un à la maison dans un bocal. Mais je lui explique qu'il serait mort à coup sûr.

Bref, un très bon moment ensemble, même si par moments Mademoiselle fait sa mauvaise tête et n'accepte plus les remarques ou conseils ("Mais oui Papa, je sais qu'il faut ferrer plus brusquement, tu me l'as déjà dit !"). Et, simplement, un petite partie de pêche sympa. La prochaine fois, nous y retournerons avec son grand-père, Gilbert. Les ablettes n'ont qu'à bien se tenir : celles-ci termineront en friture.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Le poisson que je voulais reprendre était mon chevesne. Vous n'avez quand
meme pas pensé que je voulais ramener
une vulgaire ablette.



Eléonore