16.11.05

Le réservoir inconnu (1) - Pas facile, mais bonne pêche

J'ai promis à JC un petit compte-rendu et des photos. Je suis carrément crevé aujourd'hui après cette journée debout et à tourner autour de cette botasse, mais il faut bien faire un geste pour ce pauvre père qui est resté au chevet de sa fille malade (euh, tombée malade car il l'avait emmenée dans le froid pour aller à la pêche !!!). Bon, je ne me moque pas, car je sais que je pourrais en faire autant.

Et puis j'aurais bien aimé qu'il soit avec moi, le JC : une après-midi seul au réservoir c'est moins drôle qu'entre amis : la convivialité est tout de même l'un des points forts des sorties réservoir.

J'ai tendance à assimiler les réservoir à des bordels : on paye pour son plaisir, ça ressemble à de l'amour mais ça n'en est pas, c'est juste du sexe - ce qui en soi n'est déjà pas si mal ! Bref les arc-en-ciel sont des "truites de joie". En effet leur taille est là uniquement pour le plaisir du pêcheur. Mais franchement, il n'y a pas photo entre une fario de 35 prise en rivière et une arc de réservoir, même de 50.

Entre autres choses, il n'y a pas la même tension : lorsque j'ai cassé hier sur un beau poisson, à vrai dire cela ne m'a fait ni chaud ni froid - mis à part que je perdais une nymphe qui venait de prouver une grande efficacité puisqu'elle avait pris au premier lancer ! Et pour cause : je savais que j'aurais encore plein d'occasions de prendre du poisson. Tandis qu'en rivière, ces plaisir sont d'autant plus précieux qu'ils sont rares.

Je pourrais encore épiloguer longtemps (peut-être dans une prochaine newsletter), mais c'était tout de même une journée très sympa, surtout après cette période de disette. Matin frais et brumeux puis après-midi dégagée et sans vent, comme la météo l'avait annoncé. JM et Cédric étaient donc là le matin, dès 8h alors que je n'arrivai qu'à 9h30 passées.

Cette botasse-là est une véritable bassine rectangulaire. Les quelques arbustes qui la bordent sont victimes cette année de castors. Résultat : les truites se postent de préférence à proximité des branches immergées.J'ai demandé conseil à Cédric pour la double-traction lorsque je l'ai vu s'y mettre. Après m'avoir regardé faire, il m'a donné deux conseils qui ont été immédiatement efficaces : d'une part avoir un mouvement plus ample du bras gauche (ma traction était trop petite) et d'autre part de sortir de la soie à l'avance. A garder en tête pour d'autres fois.

Concernant la pêche elle-même, je m'en tire avec une demi-douzaine de poissons, répartis sur toute la journée. Tous en NAV près du bord (d'autant que l'eau était assez trouble), sauf un en nymphe au fil et le dernier en sèche, quelques minutes avant la tombée de la nuit. Des arcs de 40-50 cm assez combatives. Dommage, j'aurais bien aimé utiliser une expression très imagée lue récemment sur mouche-fr, de Makro je crois : "elle a combattu comme une petite serpillère" !

Pour une fois, j'ai utilisé les mouches montées pour cette occasion. Et bien m'en a pris ! En NAV la moitié des prises ont été faites sur des Johnnies (au fait Cédric m'a dit qu'il fallait que je raccourcisse les "ailes" et que je les fournisse plus). L'une avec bille laiton et l'autre sans. Et les autres sur une "nymphe des Fontaines" de Cédric ainsi que sur un chiro epoxy rouge (la seule nymphe que je n'avais pas montée).

Et puis, comme Monsieur Jourdain, j'ai fait de la nymphe au fil sans le savoir : je lance ma nymphe vers une truite qui ne la prend pas, mais comme un autre poisson plus profond la suit je laisse ma nymphe... mais en raison de la profondeur je ne peux pas voir si le poisson prend. Et là je vois mon fil qui flotte en surface et pris d'une soudaine inspiration je le regarde... et le vois disparaître d'un coup. Je ferre : pendue ! Je venais de réinventer la roue :-)

La nymphe en question était une brassie, que j'avais montée parce qu'il me restait un fil de cuivre au bout d'une séance de montage. A vrai dire je n'y croyais pas particulièrement, d'abord parce que personne ne m'avait jamais recommandé cette nymphe mais aussi parce que j'avais l'impression de l'avoir montée sur un hameçon un peu gros pour le diamètre de mon cuivre. La preuve que non !

J'avais donc suivi les conseils du Hut pour la Johnny Walker, ainsi que pour la pointe en fluoro - difficile de dire cependant comment cela aurait marché avec une pointe en nylon classique.

C'est à Philippe aussi que je dois ma dernière truite : c'est un chiro noir en phoque que j'ai utilisé à la tombée de la nuit : il faisait trop sombre pour continuer en NAV, et je m'étais trouvé un petit coin où stationnaient une demi-douzaine de truites. Aucune ne gobait, ou très très rarement. J'ai donc monté mon petit chiro (monté sur un h. 18) et l'ai lancé au milieu de la troupe. L'une d'entre elles, qui arivait, est venue la prendre en surface.

Pour la peine, j'ai regretté de ne pas être passé plus tôt en sèche ! Moralité j'ai fini au clair de lune en pêchant les mini-gobages de blancs. J'en ai sorti un de 5 cm, une petite vandoise je pense :-)

En revanche, aucune prise au streamer - j'en reparlerai. Intéressant tout de même, avec les conseils de Cédric j'ai bien gagné en distance.

Quelles leçons j'en tire ? D'abord, progrès en NAV : je suis bien plus à l'aise que l'an dernier (où je n'avais pris qu'un seul poisson). J'ai essentiellement pratiqué l'arbalète, où ma précision est plus grande qu'en fouettant. Je me is maintenant que j'aurais peut-être dû changer ma pointe en cours de journée : à la fin elle me semblait moins translucide. Il faut que je vérifie.

A part ça, échecs répétés sur les poissons statiques : mes prises étaient systématiquement des poissons qui se déplaçaient. Bref je reste sur une question : que peut-on faire sur ces poissons qui stationnent ? Si vous avez une suggestion, merci de laisser un commentaire à ce texte.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Jolie sortie mon Cher,

Tu verras, les progrès que tu fais en NAV te seront très utiles en rivières.

Et même s'il s'agit de truites "péripatéticiennes" : elles ne sont jamais faciles à leurrer.

Promis la prochaîne fois je ne la manquerai pas : j'suis passé chez TATI hier et j'ai dévalisé le rayon sous-pulls, pulls, polaires, vestes... enfant :-)

A+

JC

Anonyme a dit…

Héhé content de voir que mes conseils te sont utiles et que tu puisse les mettre en application. Pour les poissons immobiles il est en effet difficile de les faire bouger, cependant une animation incitative peux de temps en temps les réveiller...courage et
@+

ecl0sions a dit…

Finalement Philippe, même si nous n'avons pas pu pêcher ensemble cette saison tu as été très présent sur mon blog et tu m'as donné plein de bons conseils - alors merci et, surtout, continue !