Petit voyage à Vienne pour observer les frayères de la Gère, en compagnie de Fabienne et Alice. En fait c'est Eléonore que j'avais prévu d'emmener mais au dernier moment une copine a appelé pour lui proposer un ciné... Elle n'a pas hésité une seconde :-(
J'avais appelé Christian le matin pour qu'il m'indique où je pourrais trouver des frayères. Je n'imaginais pas que c'était aussi facile à discerner: ces zones plus claires se voient très bien, pour peu qu'on sache où regarder (du courant mais pas trop, c'est logique).
Je ne vais pas tout raconter dans le détail, spot après spot (i. e.: juste au-dessus du pont de la champignonnière, arrivée du moulin après la chute d'eau, plat à la fin du NK et juste après la chute et enfin après l'arrivée du courant vif en haut de "la Turquie"). Mais c'était formidable, j'étais super enthousiaste. J'aurais aimé que cela intéresse aussi Fabienne mais elle est resté complèmement froide - d'autant que la température n'était pas vraiment chaude. Décidément, c'est un truc que nous ne partageons absolument pas. Est-ce un mal ou un bien ? Plutôt un bien : c'est mon jardin secret, même si j'aimerais le lui faire découvrir à l'occasion.
En tous cas, ces deux ou trois heures d'observation des frayères constituent un stade supplémentaire franchi dans mon existence de moucheur : cette fois je me suis intéressé aux poissons juste pour eux, pas pour la pêche. C'est très excitant de voir la vie sauvage d'aussi près - et à un moment aussi crucial que le frai. Tout simplement émouvant.
C'est plus que le respect qu'on manifeste lors d'une partie de pêche pour l'"adversaire valeureux". En fait je pense qu'on les aime, ces poissons qui nous font rêver. Tout simplement. Je suis d'autant plus heureux, rétrospectivement, de n'en avoir jamais tué depuis que je pêche à la mouche.
J'avais vu quelques jours auparavant une vidéo réalisée par Philippe et Fred (sur mouche-fr, en téléchargement gratuit ici) sur les frayères de la Bienne, et j'ai donc pu comprendre ce qui se passait: les zones nettoyées par les femelles qui se mettent sur le flanc, les mâles qui font fuir les autres mâles, etc.
Comme je vais le dire dans la prochaine newsletter mouche-fr (dont je vais essayer d'assurer la parution régulière): s'il y avait de tels films sur Seasons, je ne me désabonnerais pas. Là c'est de l'émotion à l'état pur, on sent dans le commentaire que Philippe est à fond dedans. C'est vraiment quelqu'un de pas ordinaire l'ami Philippe, très très attachant (malgré son format imposant!). Pour un peu il me ferait penser à moi - à ceci près que j'aimerais pêcher aussi bien que lui ! ;-)
Bref un moment formidable. Je vais essayer d'y retourner avec Eléonore tout de même, peut-être dès samedi. Et puis, déjà des gobages. Oui, "y'a (eu) des gobâââges !". J'étais déjà étonné l'année dernière d'en voir à une semaine de l'ouverture, mais là, en plein hiver... C'est trop beau et ça donne des démangeaisons dans le poignet ;-) Là on sent le pêcheur qui sort de l'hibernation ! Cette rivière est décidément magique. C'est décidé: c'est là que je vais prendre ma carte cette année (avec peut-être celle de l'Albarine), je leur dois bien ça.
Au fait, j'ai rencontré le garde-pêche, le Dr Beuf : Christian m'avait signalé qu'il serait en train de travailler sur les berges, comme tous les mercredis. Il était avec deux collègues qui l'aidaient et nous avons un peu discuté. Tous très sympas. S'il font du boulot un autre jour qu'un mercredi (où je suis pris par les filles) j'irai bien leur filer un coup de main. Peut-être samedi: comptage des frayères à 14h.
Dernière bonne nouvelle: ils ont l'impression qu'il y a plus de frayères cette année que l'année dernière. Tout va bien :-)
6.1.05
L'émotion de la première frayère
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