Gère (1) : du bonheur pur pour l'ouverture

Trois succès pour mes trois premières ouvertures. Décidément, j'adopte la Gère comme "ma" rivière, malgré ses défauts ! Un bonheur qui va grandissant, comme les prises et surtout comme ma passion pour la pêche à la mouche.


La première truite de l'année, vite remise à l'eau et donc trop vite prise en photo.  

J'y suis parti en me disant qu'en faisant l'ouverture pour la première fois je me conformais avant tout au rituel du passionné de palm (comme mes camarades de mouche-fr à Goumois). Je me disais que comme le racontait Xav sur mouche-fr le plus important était de retrouver "sa" rivière. Que au pire cette première sortie de l'année serait l'occasion d'essayer ma nouvelle soie et de voir comment se comportaient les mouches que j'ai montées.

Evidemment, je pensais aussi que je serais ravi qu'une de ces mouches soit gobée par une truite. Ca ne paraissait pas absurde avec cette rivière magique où l'on voit des gobages en plein janvier... D'autant que ça s'était plutôt très bien passé lors de mes deux premières ouvertures de saison (qui n'avaient pas eu lieu le jour de l'ouverture même mais la semaine qui suivait):

2003 : 1 truite de 25 en sèche
2004 : 2 truites en sèche : une maillée et une non maillée.
2005 : ...

J'avais plutôt bien réussi à ne pas trop me mettre la pression sur le résultat en me convainquant que prendre des poissons ce n'est pas le plus important que je reçois un coup de fil de Jean-Marc. Je finissais mon petit dej et m'apprêtais à partir.

"Je suis avec Cédric sur le rivière d'Ain, l'eau est magnifique il y a plein de poissons on a fait déjà quatre truites chacun".

Je suis resté un peu sans voix. J'étais décidé pour la Gère, mais tout de même il y aurait peut-être la possibilité d'y faire un saut... Et puis Jean-Marc m'a avoué que c'était du pipeau et qu'ils n'avaient encore rien fait.

Je pars donc pour la Gère, où je devais retrouver JC et Christian. Je me gare près du secteur "Turquie" où j'ai de bons souvenirs. J'ai donc tendance à y retourner, question de confiance sans doute. On en manque quand on est débutant. Je suis heureux de retrouver cette rivière, heureux de recommencer à pêcher "pour de vrai" (puisque le réservoir, c'est "pour de faux").


10h - Première vision de "ma rivière" et de mon secteur favori. 

Pas de gobages, pas d'activité visible. Il y a du monde, mais il y a toujours moyen de trouver une place - même si ce n'est jamais celle qu'on voudrait ! Un moucheur pêche à l'indicateur près d'un courant, il a vu des poissons mais n'en prend aucun. En fait je verrai plus tard que c'est une frayère. Je tenterai le coup moi aussi - les poissons vus ne sont pas en train de frayer.

J'essaye en nymphe avec une PT Hotspot qui n'intéresse personne, sauf lorsque j'essaie de l'animer en noyée : je crois qu'un poisson l'a suivie un court instant.

JC est en haut du NK et Christian part déjeuner avec ses potes du GPS - le miracle du portable. On se dit qu'on se retrouvera bien à un moment ou à un autre dans le NK.


Je suis resté dans cette zone, qui ne m'avait jamais valu la moindre truite jusqu'ici. Tout change...  

Je remonte à pied et attaque par le plat de l'école. Il est 11h30 environ. Un seul moucheur sur le plat, bien placé pour pêcher le seul gobage visible. Comme toujours à cet endroit, on voit des poissons non moin du bord. Sans complexes, alors que je sais que ces truites sont difficiles (je me suis déjà escrimé en nymphe la saison dernière en nymphe sans provoquer la moindre réaction des poissons), je m'installe un peu plus haut et monte mon "arme secrète".

Pas facile de lancer une nymphe mais les truites ne sont pas loin et pas trop craintives. Je m'arrête régulièrement, m'asseyant au bord pour les laisser se calmer.
Et puis voilà, un bon passage parmi d'autres je crois. La truite laisse passer ma nymphe et finalement se retourne, la suit un peu et se retourne de nouveau. J'interprête donc ce mouvement deretour vers sa place initiale comme le moment où elle a pris. Je ferre, assez doucement. Piquée !

Une belle fario de 28 cm, ornée de gros points noirs et rouges. Vue dans l'eau elle paraissait plus petite ! Elle se défend bien mais j'ai confiance dans mon fil: du 10 centièmes Stroft ( donc du 12 centièmes en réalité), avec lequel j'ai sorti des truites de 40 cm en réservoir cet hiver. Ce n'est donc pas cette fario qui va me faire peur !

Le premier poisson de la saison, c'est un grand bonheur. Je suis peut-être ému, en tous cas je la traite avec encore plus derespect que les autres poissons. Je la prends en photo rapidement alors qu'elle est dans l'eau - tant pis si la photo n'est pas bonne, le souvenir, lui, sera bon ! J'essaye même de a décrocher sans la sortir mais pas moyen. Je la sors donc, après avoir mouillé ma main : j'ai donc appris depuis l'année dernière :-)

Et naturellement elle repart, en pleine forme.

Je continue à pêcher sans changer de secteur et une demi-heure plus tard nouveau bonheur : même nymphe et quasiment même truite, qui repart à l'eau sans photo celle-ci, là encore pour ne pas risquer de l'esquinter.

Là ma journée est faite : deux beaux poissons, c'est mieux que l'an dernier et surtout elles ont été prises en NAV, mes premières truites de rivière en NAV ! Je sais que je suis loin de maîtriser cette technique, mais c'est encourageant : je suis sur le bon chemin. Une pensée reconnaissante pour Jean qui m'a fait faire mes premiers pas sur le Guires cette année.

Mais ça continue : encore une demi-heure plus tard, nouvelle prise. Une fario plus petite, avec des points plus petits. Très élégante et combative: elle m'a gratifié d'un joli saut. Cette fois sur une quill, car mon arme secrète se dénoue :-( Tant mieux, c'est la preuve que la nymphe n'était pas la seule cause du succès !


La nymphe qui a pris la troisième. Les deux premières ont succombé à l'"arme secrète", héhéhé. 

Est-ce avant ou après celle-ci, je ne sais plus mais une dépiquée à ajouter au "tableau". Mine de rien c'est important car je suis content déjà d'avoir vu qu'elle avait pris.

Seule trustration, ne pas avoir atrapé de poisson sur un gobage - c'est tout de même magique. JC s'en sortira mieux.


Allez JC ! 

Et je ne parle pas de Christian, un modèle d'efficacité.


Christian immédiatement en action. 

Les camarades de Christian sont sortis de table et envahissent le NK. C'est l'occasion de voir du beau monde, mais mon oeil n'est pas assez affuté, ou je suis peut-être trop pris par mon ouverture, pour en tirer des leçons.


Bref la Gère c'est le rendez-vous des champions ;-) 

Comme il y a une belle éclosion, j'ai envie d'en profiter en Turquie et y emmène donc JC. Nous verrons des gobages mais ne ferons rien. Et en plus il y a du monde, pas facile de pêcher comme on veut. JC m'en veut un peu certainement... Déçu du voyage, il ressort son rigoletto pour une séance de nymphe à l'indic. Sans succès non plus. Je ne suis pas snob, mais jetrouve que c'est dommage l'emploi de l'indicateur quand on peut espérer du succès avec une technique plus exigeante. Bah, à chacun de voir de quoi il a envie; Mais là sur "ma" Gère ça me semblait déplacé.

Je remonte sur le NK dire au revoir à Christian et rencontre deux de ses camaades du GPS, Jerôme le "bobologue" et un autre que j'avais rencontré le jour des travaux sur le NK - tiens j'ai une photo je devrais la rechercher. On commence à prévoir la prochaine sortie commune. Christian sera là pratiquement tous les jours. Moi je vais me sonsacxrer à mon entretien Intermedia du mercredi suivant en début de semaine et serai donc de retour jeudi si tout se goupille bien.

17h : Il est temps de rentrer, histoire d'éviter toute tension familiale. Et puis ma journée a été bien remplie. Que demander de plus ? Si ce n'est pas une belle ouverture, ça !