Gère (2) - Nouveaux succès en NAV mais frustration

Journée sur la Gère jeudi 17 - C'est bizarre, je rentre insatisfait d'une très bonne sortie : de nouveau trois truites prises en NAV au plat de l'école. Deux avec l'arme secrète, et la dernière avec une nymphe ES montée hier soir.


Dommage qu'elle soit floue, car la robe de cette truite était très belle. 

Je me creuse la tête depuis hier pour comprendre d'où vient cette frustration (alors que normalement je devrais être sur un petit nuage). En fait je pense que c'est parce que je trouve que je n'ai pas bien pêché : pas de poisson(s) en sèche, certes c'est excusable car il y eu peu de gobages (mais quelques-uns tout de même). C'est surtout que je n'ai pas bien lancé.

Pas réussi à lancer bien loin, souvent pas précis, un bdl qui ne se détend pas (problème certainement côté avant-pointe que j'ai rallongée pour faire plus long sur la suggestion de Christian), impossible de me sortir de difficultés techniques - dans le tunnel du NK, impossible d'atteindre les gobages berge opposée. Pourtant je n'y ai laissé qu'une seule mouche !

Je ne sentais pas bien mon fouet, à tel point que je me demande si je ne vais pas ressortir ma canne Décathlon :-( Pourtant tout allait bien le jour de l'ouverture. Ah, l'incertitude de la pêche...

Je suis tout de même content de mes prises en NAV (25, 25 et 28), d'autant que Christian m'a dit que la veille de bons nympheurs avaient trouvé la rivière très difficile. C'est peut-être juste mon arme secrète, qui a acquis une qualité importante désormais: j'ai toute confiance en elle car elle a pris quatre de mes six premières truites de l'année.

Mais ces prises font apparaître aussi mes insuffisances techniques : j'ai pris ces trois nouvelles truites à peu près au même endroit que les précédentes, à la même distance (2-3 m du bord). Bref j'ai l'impression que je ne peux m'en sortir que dans cette situation. Je trouve très difficile d'interprêter le comportement des poissons lorsqu'ils sont plus éloignés. Et les truites de la Gère (en tous cas les habituées du NK, qui voient passer pas mal de nymphes) ne font quasiment pas d'écart pour prendre.


Le plat de l'école et le coin où j'ai pris tous mes poissons depuis l'ouverture. 

Une erreur d'interprétation : j'ai ferré et cassé au ferrage en "harponnant" une truite - heureusement dans sa nageoire dorsale. J'ai eu du mal à comprendre : elle a à peine bronché sur le coup. Mais j'ai bien vu mon AS dans sa dorsale ! Je l'ai recroisée un peu plus tard, postée tranquillement. Je la retente en me disant que ça serait marrant de récupérer ma nymphe. Mais à peine a-t-elle vu ma nouvelle AS dériver vers elle qu'elle s'est enfuie "à toutes jambes" ;-)

...Pas folle la truite !

Bon, ça soulage d'en parler. La route vers la maîtrise est longue, mais le pêcheur débutant a de bonnes jambes, comme dirait Raffarin ;-)) Allez, j'y retourne lundi si c'est possible : le temps passe à la pluie mercredi et je suis pris mardi.

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(Un peu plus tard) Un souvenir sympa me revient : les gamins sont plutôt pénibles là-bas ("Dis, M'sieur, tu me donnes une mouche ?") et j'avais échangé un minimum de paroles avec un groupe de petits qui sortaient de l'école à midi. L'un d'entre eux revient tout seul un peu plus tard. Il est sympa et pas chiant - peut-être parce qu'il est seul et qu'il n'y a pas l'effet d'entraînement du groupe. On discute un peu plus : cet aprem il na va pas à l'école mais il a sport, foot + cirque. Je lui dis que c'est cool, lui parle de ma fille Eléonore qui a fait une classe de cirque l'an dernier pendant une semaine. Il a 8 ans, lui.

Je lui demande s'il a déjà pêché, il me parle des "nids de truites" où elles font leurs oeufs (les frayères), un peu plus bas dans la rivière. La conversation s'arrête, reprend, je continue à pêcher tranquillement.

Il pensait que j'étais garde, peut-être à cause de mon blouson, et que je m'appelais "Mouratte" : il a vu écrit "Murat" sur mon bâton, et comme il est d'origine turque il prononce à la turque. Logique. Je lui explique que Murat est le nom de la ville où j'ai acheté le bâton.

Jusqu'au moment où je pique ma troisième truite. Il vient à côté de moi alors que je la décroche. Jusqu'alors il se tenait en retrait. Je lui explique que je vais la remettre à l'eau, que je mouille ma main avant de la saisir pour ne pas l'abimer. Je la lui montre et il ne cherche même pas à la toucher. Je la relâche finalement mais elle se colle au fond. Je la taquine avec le bout de mon fouet pour m'assurer qu'elle va bien. J'explique cela au petit. Elle a l'air OK, je remonte sur quelques mètres alors que le gamin reste par là.

Au bout de 5 minutes, il me dit que la truite est toujours près du bord, qu'elle n'a pas bougé. Je reviens et cette fois je la chatouille jusqu'à ce qu'elle s'éloigne vers le courant principal. J'explique alors au gamin que cette truite serait sans doute morte s'il ne m'avait pas prévenu, qu'il peut être fier - et il l'est apparemment.
Je regrette de n'avoir pas eu l'idée de le prendre en photo.