Présomptueux ou tout simplement optimiste ? Je m'étais équipé cette fois de mes cuissardes : certes il est interdit d'entrer dans la rivière jusqu'à fin avril, mais pour remettre les poissons à l'eau il est bien utile de mettre parfois un pied dedans.
La réponse à la question est arrivée en toute fin de sortie, avec un grand souvenir (de 35 cm héhéhé) et surtout beaucoup de plaisir pour une réconciliation avec ma rivière.
Qu'est-ce qu'elle sont belles, les truites de "ma" rivière (malgré ce flou artistique - heureusement, il y a des photos nettes ci-dessous).
Cette journée s'est achevée magnifiquement, mais elle avait commencé par une intense séance de frustration : j'arrive sur le NK vers 11h30, où je retrouve Cédric et JC au début de la "Forêt". Cédric est installé sur le petit promontoire qui avance dans l'eau, il fait des essais de nylons pour ses pointes. Vas-y que je te mets des grosses colerettes pour voir si ça vrille, que je te compare le Stroft avec le Teklon Gold... Décidément balèze le Cédric, ça m'épate qu'il pousse la passion jusque là. J'avoue que je me contente de noter les résultats des tests menés par les copains avant de les appliquer (merci aux testeurs !).
Cédric à l'arrière-plan, derrière un "ferrailleur". On se demande pourquoi le stream est interdit sur la Gère alors que les cuillères sont autorisées...
Je reprends sa place lorsqu'il décide de descendre au plat de l'école pour tenter de coup en NAV - je suis fier de pouvoir lui donner, ainsi qu'à JC, une de mes AS. Je les ai montées tout spécialement la veille au soir. Ce promontoire est l'endroit du NK où l'on risque le moins de se prendre dans la végétation alentour. Il y a de jolis gobages, assez réguliers. Hmmm, est-ce que je vais faire mon premier poisson en sèche de la saison ?
Mais pendant plus d'une heure, je vais m'y casser les dents. Un bon paquet de montées courtes et une casse au ferrage - sur une peute corps PT. Cette casse est l'effet de la surprise, comme souvent, avec un scénario maintenant classique : je ne pose pas là où je voulais, mais au contraire dans un coin où je n'ai vu aucune activité. Donc je me déconcentre, au lieu de suivre ma mouche je regarde autour à la recherche de ltraces d'activité. Et c'est là bien sûr qu'une truite monte. Donc je suis surpris et je ferre comme un bourrin...
J'ai dû essayer une dizaine de mouches, toutes en h. 16 puisque j'ai fait dans cette taille la quasi-totalité de mes montages. Mais il y a un truc qui cloche. Pourtant, dès le début j'avais monté une pointe en 10 centièmes, en supprimant le brin intermédiaire de 12 centièmes que j'avais intercalé entre la pointe et le 16 centièmes de l'avant-pointe. Pas de doute: c'est à cause de cela que ça ne posait pas bien. Pour une fois, je mets une pointe de 1,5 m et en effet ça retarde bien le dragage sans perdre énormément en précision.
Même si je ne prends rien je suis tout de même content d'observer une telle activité. Et puis je constate que j'ai fait de gros progrès pour repérer les poissons dans l'eau - même si je suis très loin des pêcheurs expérimentés, comme JC.
Je quitte le promontoire avec l'intention de descendre sur le plat de l'école, théâtre de mes derniers exploits (question de confiance, on ne se refait pas !), mais JC à quelques mètres me montre trois truites en train de nympher. Pendant ce temps, Jean-Christophe prend ma place sur le promontoire et s'offre une belle séance de frustration avant de piquer un poisson qui se dépiquera presque aussitôt :-(
Finalement je ne résiste pas et monte une AS puis je tente une "nymphe rouille" que j'ai montées la veille au soir. L'une des truites se déplace pas mal pour nympher - contrairement à la plupart de ses congénères sur la Gère ! Mais rien à faire. J'essaye également en vain une PT Hot Spot.
Je bombarde les truites avec mes nymphes. Je sais que c'est sans doutetrès stupide : je suppose que c'est comme en sèche, ça ne sert à rien de s'acharner. Mais c'est difficile de résister à la tentation quand les poissons sont là, sous vos yeux...
En quittant ce coin pour remonter à la voiture, je vois une belle truite qui se promène. Elle doit faire dans les 35-40 cm. J'ai mille misères pour me préparer (le fil, toujours), mais finalement je réussis quand même à la tenter à l'arbalète mais je pose trop loin - je ne sentirai même pas le frisson de pouvoir me dire "Ahhhh, elle va peut-être prendre".
La pluie s'est mise à bien tomber lorsque je prends la voiture pour monter vers la champignonnière, où je me souvenais avoir vu de belles truites l'an dernier. Elles ne gobaient pas, mais maintenant que je pratique la NAV... tout est possible :-)
La pluie tombe maintenant de façon soutenue, il est difficile de voir les poissons dans l'eau. Heureusement, deux se signalent par des gobages puis se mettent à nympher. Deux belles truites, dont la plus grosse fait plus de 40 cm. Là encore je m'acharnerai sans le moindre succès. Lancer en surplonb, ça entraîne certainement un dragage que je ne voyais même pas. De toute manière, je vois mal comment j'aurais pu remonter d'environ 2 m une grosse truite au bout de mon 10 centièmes, surtout sans épuisette. Mon projet d'en acheter une, suite à mes succès inespérés depuis l'ouverture, prend l'eau à mesure que se profilait le capot du jour...
La pluie tombe toujours dru, même si elle n'est pas très épaisse. Le vent s'est levé et devient vraiment gènant. Je commence à me dire que c'est définitivement rapé. Mais pas question de rentrer tout de suite, j'ai encore une bonne heure devant moi. Et puis je ne suis pas encore allé sur le grand plat où je me suis cassé les dents l'an dernier avec Jean-Marc (ma phrase n'est pas claire : Jean-Marc, lui, ne s'étais pas cassé les dents !). Même si je ne prends rien, c'est une reprise de contact avec un autre secteur de "ma" rivière. C'est là que j'avais fait connaissance de membres de l'APP cet hiver, alors qu'ils fabriquaient une fascine.
Quelques gobages hors d'atteinte que je tente quand même. Mais le vent est tellement gènant que je renonce. Je commence à descendre : je veux voir s'il y a de l'activité sur le plat juste avant la chute. Mais je vois deux moucheurs dans ce secteur-là et je laisse tomber : je reste où je suis. Finalement c'est heureux : les gobages s'intensifient et le vent tombe petit à petit. Il a beau pleuvoir, je vois les poissons monter. Il y en a trois à ma portée, plus un en aval et un autre plus loin en amont. Je provoque plusieurs montées courtes, qui ne vont pas jusqu'au refus.
Mais j'ai repris espoir, je suis de nouveau dedans. Je change plusieurs fois de mouche sans succès. Je décide de passer à des mouches plus petites. Je monte un cdc foncé mais je ne réussis pas à le suivre dans l'eau. Le cdc finit dans un arbre, j'y laisse même toute ma pointe. Les poissons continuent à gober. Je suis impatient, mes doigts tremblent un peu. Et lorsque j'ai enfin raccroché tous les wagons je me rends compte que mon bas de ligne s'est entortillé dans les arbustes qui ont été taillés en bord de rive.
L'APP a fait un beau travail d'aménagement des berges (avec notamment la réalisation de fascines qu'on ne voit pas ici (voir la page activités de l'APP)), mais je me suis pris dans les arbustres coupés qu'on voit bien ici.
Super galère, je dois agiter ma canne pour m'en sortir, et ça ne suffit pas ! Je me libère enfin en utilisant mon bâton. Mais je me dis que j'ai été si peu discret que les poissons ont certainement fui, ou en tous cas m'auront repéré et seront sut leur garde. Ca gobe encore, pourtant.
Je vois une truite gober, repartir vers le fond, puis repartir vers la surface en accélérant, sauter hors de l'eau et saisir un insecte en vol. C'est magnifique ! Même si je ne prends rien, ma journée sera pleine de ce souvenir magique.
Je continue à pêcher mes gobages, bien réguliers. Je vois les poissons se déplacer, c'est sympa. Je perds souvent ma mouche des yeux : c'est une odl, maintenant qu'elle est bien humide elle ne reste pas longtemps en surface. En plus, elle est petite.
Et d'un seul coup, alors que je ne suis pas en train de suivre ma mouche - mais sans m'en inquiéter - un gobage se produit dans le secteur de ma mouche. Je ferre... Pendue ! Elle ne combat pas longtemps et lorsque je la ramène je vois qu'elle est très belle. Peut-être mon plus gros poisson. Bonne raison pour ne pas la perdre !
Elle se rend à la fin d'un court combat. Sur du 10 centièmes (Stroft 8 centièmes).
Je prends plusieurs photos alors qu'elle est dans l'eau : les berges sont très terreuses. Donc pas question lorsque je l'aurais sortie de la poser pour la photographier et la mesurer. Ca m'ennuie beaucoup d'avoir vu un camarade Chmoufr poser une belle truite sur la terre sèche d'une berge pour la mesurer avec son mètre-ruban. Tant pis, pas de quoi en faire un drame et clouer un camarade au pilori, mais c'est dommage. Je descends dans l'eau pour la décrocher - heureusement que j'avais pris mes cuissardes... Finalement je n'étais pas présomptueux !!
Une robe magnifique, quasiment que des points noirs. Un élégant liseré blanc sur les nageoires. Et quelques points rouge-orangés sur la queue. Je ne suis pas prêt de l'oublier, celle-là !
J'utilise vite fait ma canne pour la mesurer : elle fait au moins 35 cm. Je croyais avoir pris une truite de cette taille sur la Gère il y a deux ans, mais elle était plus petite j'en suis sûr. C'étaient peut-être des centihuts ;-)
Ouffff ! Quel bonheur - tout s'est passé très sereinement, sans crainte de casse. Un seul regret : je ne l'ai pas vue prendre ma mouche, alors que j'avais vu tant de montées courtes. Dommage, ce sera pour la prochaine fois.
Quelques minutes plus tard, je touche une petite truite qui se dépique très vite. Je suis tout de même content qu'elle ait pris car je l'avais pêchée aval. J'ai encore des tonnes de progrès à faire, mais ça vient petit à petit. Du moins sur le plan technique, car sur celui des sensations et du bonheur, c'est toujours par grosses bouffées !
25.3.05
Gère (3) - Après la pluie, le beau temps
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