4.4.05

Albarine (1) : retour à la nature

Belle sortie sur l'Albarine : la nature qui s'éveille, un nouveau secteur d'une belle rivière, des camarades sympas, que demander de plus ? Les poissons n'étaient pas au rendez-vous, mais cette fois-ci ce n'était pas l'essentiel. Et je suis très content que le capot n'ait pas affecté la qualité de cette journée. Est-ce que je mûris enfin ?

Cette année, j'ai décidé de profiter de la proximité de cette rivière si réputée. Après tout, Saint Rambert n'est qu'à trois quarts d'heure de Villeurbanne par l'autoroute - finalement c'est à peine plus que Vienne. Donc cette année j'ai pris la carte de l'Albarine, qui est non-réciprocitaire. Elle est amortie en 5 ou 6 sorties, par rapport à une carte à la journée. J'ai du temps cette année, autant en profiter. C'est l'occasion de voir si j'y vais suffisamment.

Je reste amoureux de la Gère et je sais qu'elle gardera toujours une place à part dans mon coeur et mes souvenirs puisque c'est là que j'ai pris ma première truite de rivière en sèche. Et puis il y a ces gobages, à toute époque ou presque...

Mais après un début de saison pourtant exceptionnel pour moi, j'en avais un peu assez de ce parcours dégueulasse en ville. Besoin de nature, de paysages, d'air pur... L'envie était montée peu à peu. Et justement alors que j'avais prévu de rencontrer Greg avec Christian sur l'Albarine. Les eaux sont encore un peu fortes après la fonte des neiges précoce de ces dernières semaines, mais Greg y a pêché avec succès le week-end précédent.

Christian me retrouve à Saint-Rambert, où je tentais sans succès depuis une demi-heure d'intéresser les truites du NK à mes nymphes. Difficiles - et pourtant elles se nourissent. Nous partons avant que cela ne devienne frustrant.

Nous rejoignons Greg au lieu-dit "le champ de Greg" ;-) C'est la première fois que nous nous rencontrons, pas pas mal de messages échangés par Internet. Le courant passe bien, ce qui est doublement logique vu où il bosse et considérant que nous sommes au bord de l'Albarine. :-) Blague à part, cela ne me surprend pas : je n'ai jusqu'ici jamais été déçu par quelqu'un avec qui je me suis bien entendu par mail. Bref super sympa, le genre de personnes avec lesquelles je m'entends bien: pas vantard, pas envahissant - pas "moi-je" comme dirait le Chmoufr Rabotte. J'espère que nous aurons d'autres occasions de nous retrouver au bord de l'eau. Bon moucheur, aussi, belles boucles bien serrées. C'est très encourageant de savoir qu'il a été l'élève de Christian, puisque je suis à mon tour le padawan de Maître Obi-Wan Church.

C'est le début de la découverte d'un nouveau secteur de cette rivière - que je connais très peu (2 sorties seulement l'année dernière je crois). Très accessible, ce qui reste un facteur important pour moi. Pêchable en grande partie du bord, ce qui est essentiel puisqu'il est interdit de mettre le pied dans l'Albarine jusqu'à l'ouverture de l'ombre - mi-mai ? Et un très chouette cadre, ce qui n'est pas le cas partout dans la vallée de l'Albarine où on se retrouve parfois coincé entre la route et la voie de chemin de fer...

Un beau et grand héron nous accompagnera une bonne partie du temps - ou plutôt, il nous précédera car à mesure que nous remontons la rivière nous le faisons fuir un peu plus haut. Cet oiseau a vraiment un vol majestueux avec sa grande envergure. La forme de son corps me fait penser à un hydravion - c'est peut-être ridicule. Je reste un peu à observer son immobilité mais je ne le verrai jamais pêcher. Je songe que c'est de sa taille et de son immobilité que le champion Pascal Cognard a tiré son surnom, et décide que voir un héron sera désormais un bon présage.

Christian me montrera également un cingle plongeur, avec un beau plastron blanc. C'est peut-être l'oiseau que j'avais vu plonger dans la Gère lors de ma sortie précédente, ce qui m'avait rendu très perplexe.

Pas grand-chose à dire sur la pêche elle-même, sinon qu'à la fois Greg et Christian n'ont pris qu'un poisson, ce qui constitue leur pire sortie sur cette rivière. Cela relativise donc mon capot, mais franchement pour une fois cet aspect-là était au second plan.

En tous cas encore une bonne leçon de lecture de l'eau : à mesure que nous progressons, Christian me montre les postes à pêcher. La plupart ne sont accessibles que lorsque l'on est dans l'eau, donc la leçon est essentielement théorique. Très instructif tout de même, comme toujours. Insiste en particulier sur la "larme" de calme après un obstacle placé au milieu de l'eau. A pêcher canne haute pour éviter le dragage. Pas mal de trucs que j'ai déjà vu ou lus, mais cette fois c'est nettement plus concret.

Une petite satisfaction technique tout de même: je suis content d'avoir fait monter une truite sur un lancer roulé. Il va falloir que je m'entraîne sérieusement, mais les conseils de Christian de "boxer" la canne ont bien porté. "Boxer" ne décrit pas le geste de donner un coup de poing (ça amènerait à tendre le bras vers l'avant, ce qui n'est pas bon), mais à fouetter vers l'avant avec énergie, à "rentrer dedans". A la fin, après de nombreux essais, je suis parvenu à atteindre la distance voulue pour atteindre le poisson qui gobait. Et il est monté - puis a refusé. Mais ça a suffi à mon bonheur, tout comme il y a deux ans voir une truite dans l'eau pouvait suffire à mon bonheur.

Peut-être que dans deux ans si je relis ces lignes je sourirais à l'idée qu'avoir simplement fait monter un poisson sur ce lancer m'ait fait si plaisir. La palm est pleine de petits bonheurs. Une fois de plus, il a fallu de la perfection et de l'humilité (cf la devise évoquée il y a quelques jours). Bon, d'accord, surtout de l'humilité ce coup-ci.

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