Un trésor pour bibliophile et surtout la confirmation de la passion de mon père pour la palm. C'est ce que j'ai retrouvé par hasard dans le grenier de ma mère : un petit carton contenant les livres de pêche de mon père. Pas mal de classiques de la palm ainsi que quelques ouvrages traitant de techniques autres.
J'ai interrogé ma mère là-dessus. Selon elle assez rapidement mon père s'est consacré uniquement à la palm. Et je remarque qu'à l'époque la mouche et le lancer (léger) étaient souvent associés. Jusqu'à Burnand-Ritz qui parlent de lancer des mini-cuillères avec leur fouet dans "A la mouche".
Ma mère me rappelait aussi que lorsque nous partions en vacances en famille pendant l'été c'était toujours dans des coins où il y avait des possibilités des pêche. Ce m'a réjoui car si je m'écoutais c'est un exemple que je suivrais volontiers. C'est vrai que je me souviens que nous avions souvent le grand tube vert en alu où il rangeait son fouet. Vu la taille de l'engin, ça compliquait toujours l'entrée dans la voiture ! Je me souviens par exemple que vous l'avions emmenée jusqu'en Ecosse. C'est là-bas que j'ai pris ma première truite, au lancer. Juste la maille, mais je l'avais remise à l'eau sur le conseil de mon père.
Est-ce ma mémoire qui me trahit ? En tous cas j'ai l'impression que c'est la seule truite que j'ai attrapée dans ma jeunesse. J'en veux tout de même à mon père de ne pas m'avoir appris à pêcher, de ne pas m'avoir transmis ses connaissances. Peut-être était-il trop occupé à assouvir sa passion, dans le peu de temps que lui laissaient une vie professionnelle chargée et la vie à Paris. C'est la seule circonstance atténuante que je lui trouve.
Et il y a quelque temps elle me racontait que lorsque nous allions passer le week-end chez mes grand-parents à Houlgate (Calvados), il n'était pas rare qu'il retrouve mon grand-père en route pour pêcher : il se joignait à mon grand-père pour le coup du soir, alors que nous allions à Houlgate.
Mais c'est moi qui ai trouvé confirmation la plus importante : deux de ces livres ont été publiés en 1980, un an avant sa mort. La passion l'habitait encore, malgré son état, et il gardait l'espoir de retourner pêcher. Ou peut-être vivait-il le bonheur de la pêche à travers ses lectures, comme je le fais souvent.
En tous cas je suis heureux et j'entretiens ce lien entre nous. Bientôt j'irai pêcher avec son fouet et son moulin, si je remets la main dessus.
11.8.05
La gloire de mon père
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